Le vissage

Partie cruciale, d’autant plus qu’elle reste visible.

Première problématique : le choix des vis !

On peut prendre des vis classique, et donc moins chère (quand ça se compte à raison de 5000 à 8000 vis, on calcule le prix de la boîte !! ), mais pour une finition digne de ce nom j’ai opté pour les Vis spax spéciales terrasse.

Les avantages sont multiples :

1. en Inox …pour éviter d’avoir des têtes rouillées d’ici un an !
2. Empreinte Torx. C’est quasiment obligatoire pour pouvoir bien visser quand on a du bois dur comme l’Itauba et des vis en Inox
3. Une tête à peine plus grande que le diamètre de la vis. Plus discrète, l’esthétisme est au rendez-vous… Sur ce type de vis, ce n’est pas la tête qui maintien la lame mais le filetage juste en-dessous
4. Le double-filetage va permettre de bien caler la lame sur la lambourde. Sur ce point, j’émettrai une réserve : dans la pratique, il vous faudra tout de même bien la positionné, en vous mettant debout dessus par exemple, avant de la visser…

Les inconvénients :

1. La tête des vis inox est plus fragile que celle des vis classiques. Du coup, si votre embout ripe deux – trois fois dans la tête de la vis, vous n’arriverez plus à la visser …ni d’ailleurs à la dévisser …bon, pour le moment, je n’ai pas rencontrer trop de problème. Ces vis me semble de qualité. D’où également la tête Torx et non pas cruciforme : c’est plus solide !
2. Mais qui dit qualité, dit prix plus élevé ! c’est le second inconvénient. Vous trouverez les boîtes de 100 entre 40 € et 90 € suivant les sites internet français. Quand il faut acheter 80 boîtes, ça vaut le coup d’approfondir ses recherches. Du coup, j’ai trouvé les mêmes pour 20€ les 100 sur un site en Allemagne. Un petit mail dans la langue de Goethe et ils ont bien voulu livrer outre-Rhin.

Pour les positionner, il y a aussi une règle de calcul : c’est 1,5 cm minimum du bout dans la longueur et de la largeur c’est une distance égale à 20% de la largeur de la lame. J’ai donc fabriqué un petit gabarit avec un morceau de métal coupé et plié à la dimension voulu. C’est toujours mieux que de sortir la règle à chaque fois !!

Pour visser, la visseuse électrique devient incontournable. Il faut même en prévoir plusieurs ! Moi j’en ai pris une pour percer (j’y viens plus tard) et une pour visser… changer l’embout à chaque fois, c’est une trop grosse perte de temps. Il vaut mieux également prévoir des batteries de rechange si on ne veut pas s’arrêter au bout de 2 heures de boulot !

Le bouquin prétend qu’une visseuse à réglage de couple est indispensable. Ceci dit, j’ai remarqué que certaine planche était plus dure que d’autre et qu’en fonction ma vis soit ne rentrait pas entièrement et je devais donc modifier le réglage, soit s’enfoncait comme dans du beurre… mais au bout d’une petite centaine de vis, on commence à prendre le doigté

Dans un premier temps, je ne fixe que les extrémités des lames, sans me préoccuper des fixations au milieu des lames. Ainsi je peux redresser éventuellement les lames un peu tordues lorsque j’arrive au bout de celle-ci. Ce n’est qu’après que je trace au cordeau un alignement et vis celles du milieu. Une fois que ces dernières sont fixées, j’enlève les cales… en essayant d’en casser le moins possible pour pouvoir les réutiliser !

Le pré-perçage

Dans les livres “construire sa terrasse soi-même” :

“ Dans le cas de l'utilisation de vis, il faut que la tête fraisée soit logée dans une cuvette car l'extrémité supérieure de la vis ne doit pas dépasser au dessus du platelage. L'idéal est que la tête descende de quelques dixièmes de mm en dessous du niveau du platelage. Ainsi, la tête sera toujours sous le niveau du platelage, même si ce dernier subit un léger retrait. La cuvette est réalisée à l'aide d'une fraise, autrement appelée « mèche à double étage ».

Dans le cas de planches en bois tendre (résineux), on peut se passer de la fraise et la vis sera enfoncée en force dans la planche mais le résultat sera moins net qu'avec une fraise et le risque d'éclatement du bois sera plus élevé.

La planche doit également être pré-percée de façon à faciliter le vissage et à éviter le fendillement du bois. C'est obligatoire dans tous les cas pour les fixations en extrémité de planche où le risque de fente est le plus élevé. C'est obligatoire également pour toutes les fixations dans les bois dur pour éviter de casser les vis en forçant”

             

Effectivement, je note dans la terrasse de l’étage que Karelis n’a pas pré-percé ni fraisé. C’est du pin, donc le pré-perçage était inutile; en revanche l’absence de fraisage autour de la tête des vis crée des fendillement à l’origine d’échardes; En plus de ça, c’est bien moins joli…

J’ai donc investi dans une mèche à double étage. Le Pro Plug System. En plus d’une mèche à double étage classique, celle-ci est calibrée pour laisser un espace sur le dessus réservé pour mettre un capuchon (à acheter sur le site évidemment !) et cacher ainsi les têtes de vis.

L’idée semble intéressante au départ, mais du coup la vis est tellement enfoncé dans la lame (hauteur de la tête + hauteur du bouchon) que l’épaisseur dans laquelle elle tient me semble trop faible. En plus de ça les bouchons ne sont pas donnés …et ils n’existent pas en Itauba !

Tant pis, je l’utiliserai finalement comme une mèche à double étage classique et laisserai mes vis visibles.

Pour ce qui est de la qualité : le perça est nickel. en revanche, la fraise laisse à désirer. L’affutage est très vite amoindri et ça fait des genre de “micro touffes” autour de la cuvette. C’est dommage, mais pas trop grave en soit… toujours mieux que les échardes !!

La répartition des vis

Le bouquin suggère de ne mettre qu’une vis sur deux, en quinconce, pour le milieu des lames. Cette solution m’économiserait quelques 3000 vis quand même !! Malgré tout j’ai peur que le bois travaille trop et que certaine planches se soulèvent du côté non vissé, créant ainsi une différence de hauteur entre lame très désagréable. Il faut dire que j’ai un grand entraxe entre les lambourdes (65cm), du coup ça ferait 130cm sans vis sur un côté de la lame. Ca me paraît trop, du coup il va falloir que je rachète quelques paquets de vis !!

Pour les bouts, pas de discussion : c’est deux vis obligatoirement !

Ensuite, c’est de l’huile de coude

La technique est maintenant connue, il y a plus qu’à… comme dirait l’autre !

C’est sympa mais plutôt énergivore. Rester toujours accroupie ou penché… et mine de rien, les visseuses pèsent leur poids après quelques centaines de vissages …j’en ai même retiré une tendinite au coude ! …les mauvaises langues (alsaciennes) diront “necks gewennt !”

 

             

                                

Au final, le rendu devient assez sympa